samedi 24 mai 2008

La mobilisation partout en France s'intensifie à l'approche du bac

BAC 2008 : OPERATION « MENTION CITOYENNE » POUR TOUS LES CANDIDATS

Depuis des semaines, lycéens, enseignants et parents se mobilisent pour faire entendre au gouvernement leur refus de sa politique éducative qui, sous couvert de “réforme”, entend démanteler méthodiquement le service public d’éducation dans notre pays. Les suppressions de postes massives en cours et à venir, la suppression de la carte scolaire, du bac pro en 4 ans, la fin programmée des concours de recrutement, la casse des statuts d’enseignants, le recours revendiqué à l’intérim, la mise en concurrence des établissements, tout concourt à créer, dans un futur proche, une école à plusieurs vitesses, soumises aux pressions locales et un abandon de l’ambition d’une réussite pour tous au détriment des publics les plus touchés socialement. Dans les écoles, dans les lycées, dans la rue, nous avons clairement marqué notre refus de cette démission politique, notre refus des classes surchargées, des quartiers délaissés, des conditions de travail sabotées.
Depuis des semaines, le gouvernement fait la sourde oreille et n’affiche que mépris pour les lycéens, enseignants et parents mobilisés. Les premiers sont des « bouffons », les seconds sont des « manipulateurs » et la FCPE une organisation « contre les parents ».

Depuis des semaines, le gouvernement joue la répression et le pourrissement du mouvement, en tablant d’abord sur les vacances scolaires et maintenant sur les examens de fin d’année, en particulier le baccalauréat.

Enseignants en charge de la préparation et de la correction du bac, nous sommes particulièrement attachés à cet examen qui garantit une évaluation impartiale et nationale des efforts accomplis pendant le second cycle par les élèves. Aussi, nous refusons catégoriquement qu’il soit instrumentalisé par le ministère pour faire passer en force ses mesures impopulaires et largement rejetées par l’opinion. En ayant sciemment refusé d’ouvrir toute négociation jusqu’à présent, en ne répondant pas aux demandes réitérées de report des examens, Xavier Darcos joue la montre et veut utiliser le bac pour mettre la pression sur les lycéens et sur les enseignants en cette fin d’année, espérant ainsi gagner du temps et désamorcer la mobilisation.

Nous refusons ce chantage et exigeons solennellement du ministre qu’il revienne sur ses mesures avant le début des écrits du bac. Faute de quoi, nous nous engageons, en tant que correcteurs à ne pas délivrer nos notes et appréciations et à attribuer à toutes les copies une note de 16/20 pour que les lycéens bénéficient tous cette année d’une « mention citoyenne », au vu des qualités d’engagement dont ils ont fait preuve, en dépit du mépris affiché par le ministre. Nous nous engageons à ne communiquer nos notes et appréciations (qui seront confiées en bonne et due forme à un huissier / des élus ) qu’à partir du moment où le ministre aura daigné écouter la colère qui s’exprime légitimement contre sa politique de casse du service public d’éducation.





Appel de l’AG Ile-de-France des établissements et des écoles en lutte

« AUJOURD’HUI DANS LA RUE, DEMAIN ON CONTINUE ! »

L’Assemblée Générale d’Ile de France du 22 mai se félicite du succès des manifestations sur les retraites et les services publics ayant rassemblés entre 300 et 500 000 personnes à Paris et dans les régions faisant suite aux succès du 15 et du 18. Ces manifestations rassemblant le privé et le public sont les plus importantes de ce type depuis l’élection de Sarkozy.

Dans des établissements, des écoles, des bassins, des départements la grève a été reconduite (31, 44, 92 nord, 93, Paris, Blois…). Ce 22 mai, nombreux ont été les personnels à se sont mettre en grève, malgré l’absence d’appel à la grève clair des directions syndicales « représentatives ».

Au niveau interprofessionnel, outre la défense des retraites, les mobilisations se développent dans les autres secteurs et dans le privé : chômeurs, travailleurs sans papiers en grève, ports, défense des services publics. Toutes ces mobilisations défendent des revendications communes : défense des retraites, augmentation des salaires, défense du service public, luttes contre les licenciements….

C’est par le développement de la lutte dans différents secteurs que nous pourrons gagner sur nos revendications, c’est pourquoi nous devons contribuer à la convergence des luttes interprofessionnelles, avec proposition de développer les AG locales interprofessionnelles et de participer à l’organisation des initiatives de ce type à tous les niveaux.
Toutes ces initiatives s’inscrivent dans le développement de la mobilisation pour gagner sur nos revendications :

* Refus, dans tous les secteurs, des suppressions de postes et des heures supplémentaires : et donc des sureffectifs, des suppressions de classes et de filières, d’options, de dispositifs d’aide (soutien, RASED…) ; maintien de tous les BEP et retrait de bacs pro en 3 ans. Création de tous les postes nécessaires (profs, vie scolaire, orientation, médicaux, sociaux, TOS, remplacement, renforcement des moyens des RASED…)
* Refus de la casse de l’école publique et des statuts des personnels : refus de la réforme Darcos du 1er degré, des nouveaux programmes, du soutien scolaire imposé, des stages de vacances… ; abandon du rapport Pochard, de l’augmentation et de l’annualisation du temps de service, du « travailler plus pour gagner plus », augmentation des salaires pour tous ; retrait des projets de loi cassant la fonction publique (suppression de la garantie d’emploi pour les fonctionnaires) ; titularisation des précaires. Maintien et amélioration, de la carte scolaire, de la mixité, et des moyens en ZEP

Dans ce contexte, l’AG IdF propose :

* d’élargir le mouvement de grèves reconductibles déjà engagées (Impôts, Education) seule dynamique capable d’imposer aux organisations syndicales un appel clair à la reconduction et à son extension à d’autres secteurs.
* d’assurer le succès du 24 mai à l’appel national de la FCPE et de l’intersyndicale du 15 mai : manifestation régionale Luxembourg République à 14 h 30
* de donner des suites au 24 notamment en participant le mardi 27 mai à la mobilisation des universités et de la recherche et à la manifestation partant à 14h de Sévres-Babylone.
* de tout faire pour que les lycéens ne soient pas pénalisés pour leur engagement :

+ en refusant la répression administrative (Lou Jatteau), policière ou judiciaire.

+ en déjouant l’instrumentalisation des examens par Darcos pour venir à bout des mobilisations (notamment en ne répondant pas sur le report des BEP et BTS, déjà concernés).

Constatant la multiplication en région parisienne comme dans le reste du pays d’appels concernant les examens, L’AG IdF propose une réponse collective qui permette de garder le fort soutien de l’opinion au mouvement : mise en place d’évaluations positives, et d’opérations de rétention des notes (voir texte joint)
- de participer à la manifestation au ministère le 11/06, contre les fins de contrats des CAE.

- de mettre en place d’une commission de l’AG, pour améliorer les outils de l’AG IdF (site, presse, contacts en Ile-de France et dans les régions), ainsi que les positionnements par rapport aux autres structures (collectifs de lutte, syndicats…)

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