jeudi 15 mai 2008

Blocage de St Sernin : Appel des proviseurs aux parents

1 commentaire:

Gab et J a dit…

Un Parent d’élève : 14/05/08 Blocage du lycée - Appel aux Proviseurs
« Depuis le début de la semaine le fonctionnement du lycée Saint-Sernin est gravement perturbé.
Face à des élèves se réclamant d’une décision prise en assemblée générale, deux proviseurs demandent aux parents d’élèves d’envoyer leurs enfants en cours.
Toutes les issues ont été systématiquement ouvertes durant toute la journée et l’accès au lycée est resté, malgré ces difficultés, la plupart du temps, possible par les entrées secondaires ». Or peu sont venus, ce que constatent les 2 proviseurs.
Ces proviseurs en appellent aux risques pour nos enfants : « à quelques semaines d’échéances décisives tant au niveau des examens que de l’orientation » et précisent que la situation ne pourrait « perdurer sans préjudice grave pour l’ensemble des élèves du lycée ». Et ils mettent en avant des risques d’incidents. Comme par hasard suit le récit d’une intrusion dans le lycée dans la nuit du 13 au 14 mai, avec dégradations et plainte.
En d’autres termes, tous les ingrédients qui impressionnent les parents sur le court terme. Mon enfant n’aura pas le bac … Un risque de préjudice grave pour mon enfant … Des incidents … Des dégradations. Une plainte. Parfait cocktail.
Les dégradations, semble-t-il, resteraient de faible ampleur. Elles n’en restent pas moins inadmissibles. La plainte est logique, sur les principes.
Ceci étant, tout ceci relève quand même de beaucoup de manipulation.

Alors, ne soyons pas en reste, mais sans manipuler, parlons !
On nous parle d’élèves se réclamant d’une décision en AG. S’il y a eu AG, il y a eu débat. S’il y a eu débat, il y a eu décision. S’il y a eu décision, ils sont en droit d’agir.
Ils seront certainement nombreux à dire que l’AG n’était pas représentative, qu’elle ne regroupait que peu de gens, qu’ils étaient manipulés. Soit. Alors, vous qui allez mettre ces reproches en avant, ayez le courage de vos positions, participez, discutez ouvertement de ce - et avec ceux - que vous avez le courage d’accuser par derrière. Eux au moins s’affichent. Faites-en de même. Et si vous êtes majoritaires, chacun saura en tirer la conclusion qui s’impose.
Malgré les possibilités d’accès au lycée offertes par les proviseurs, qui étaient dans leur rôle, peu d’élèves seraient venus. N’était-ce point alors une façon de montrer AUSSI (pour certains parents et élèves moins enclins à l’activisme) leur désaccord avec ce qui se met en place ? Ne sommes-nous pas (et vous, n’êtes-vous pas Messieurs les Proviseurs) en droit de nous le demander également ?

Viennent ensuite les menaces – si peu déguisées – sur l’avenir des enfants. Non, de nos enfants. La corde sensible est touchée. Elle vibre. Et elle pousse à faire passer l’intérêt personnel avant l’intérêt général. Qui donc peut rester insensible à cet argument ? Ma fille/mon fils avant tout.

Or de quoi s’agit-il aujourd’hui ? De bien autre chose que du simple avenir de ma fille/mon fils, il s’agit de la destruction programmée d’un service éducatif LAIC et PUBLIC, globalement GRATUIT et OUVERT A TOUS.
Ne vous y trompez pas, parents, il s’agit de l’avenir de vos petits enfants plus que vos enfants directs.
Vous qui chaque jour êtes pénalisés par des mesures iniques, vous qui souffrez de plus en plus d’un fonctionnement hyper libéral de notre société, vous qui pensez encore (…) que la France est le pays des Droits de l’Homme, vous qui ployez sous les charges chaque jour accrues et qui courbez aujourd’hui le dos sans rien dire, prenez le temps de réfléchir simplement aux agressions que met en place consciencieusement et progressivement le gouvernement de ce président d’exception que le scrutin majoritaire nous a donné :
- supprimer 80 000 postes dans l’éducation, c’est détruire à court terme un système qui, malgré des défauts à corriger, a fait ses preuves. C’est interdire à vos enfants, à vos petits enfants, l’accès à une ouverture culturelle qui n’existe quasiment nulle part ailleurs (arts, langues, les connaissances de manière générale, l’ouverture d’esprit tout simplement)
- supprimer 80 000 postes, c’est soit limiter de fait la QUALITE de L’ENSEIGNEMENT (seul un ministre peut oser dire que passer de 35 à 37 élèves ne nuit en rien à la qualité de l’enseignement, je pense que vous en êtes conscients …), soit limiter les possibilités d’accès à un SERVICE PUBLIC pour chacun des enfants de cette République, tous égaux devant ce droit, QUELLES QUE SOIENT LEURS ORIGINES,
- supprimer 80 000 postes, c’est automatiquement et à court terme DETRUIRE UN DES FONDEMENTS qui a fait et fait encore l’honneur DE NOTRE REPUBLIQUE : LA LAICITE. Comment ne pas voir que dans ce processus structuré de démolition, sous couvert d’un sentiment inconsciemment admis que les fonctionnaires profitent, ne travaillent pas, ont des multitudes d’avantages, comment ne pas voir que notre gouvernement ouvre la porte à des intérêts privés. Ceci est déjà en place, ou se met en place (intérim, CDD, etc...). Les écoles confessionnelles sont là à attendre. La France s’émeut des écoles coraniques, qui ont détruits progressivement certains pays très proches sentimentalement de la France, la France s’inquiète des dérives confessionnelles qui troublent l’évolution politique de certains pays, mais la France met en place EN FRANCE MEME et sous nos yeux tous les éléments pour que la France de demain rejoigne ce volet d’Etat sectaire. Ne soyez pas dupes, envisagez ces risques. Ils sont réels aujourd’hui.

Tout ceci, et tant d’autres agressions larvées de Mr Bruni sur les services publics en général, tout ceci ne justifie-t-il pas une réflexion, au moins ? Une action surtout ? Alors ne restez pas à l’arrière d’un mouvement dans lequel, inconsciemment, vous vous retrouvez !

Soutenez les élèves qui luttent à juste titre, et mieux encore, rejoignez les !